“La vérité, c’est ce que j’ai vécu »
A Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, 642 personnes, la plupart étaient des femmes et des enfants, ont perdu la vie sous le feu allemand. Robert Hébras est la dernière voix des rescapés (5 hommes dans les granges et 1 femme dans l’église). Son récit du drame, à la première personne, est la seule vérité sur Oradour. Il faudra toujours repartir de ses mots, de la manière paisible dont il les a délivrés, pour poursuivre le lent, patient et courageux travail de mémoire sur Oradour. « La vérité, c’est ce que j’ai vécu », rappelle sans cesse Robert Hébras qui avait 19 ans lorsque des soldats de la division Das Reich ont mis à feu et à sang son village. A Lourdes, Robert Hébras a donné son témoignage lors de la célébration d’ouverture du 16e pèlerinage-rencontre des anciens combattants, le 22 juin 2018, en la basilique Saint-Pie X. Il a aussi raconté son histoire, le même jour, au palais des congrès de la Ville de Lourdes. Ultime moment d’émotion, la veillée de clôture du pèlerinage des anciens combattants, sur le parvis du Rosaire, dans le Sanctuaire : après l’interprétation du chant Oradour composé spécialement pour l’occasion par David Olaïzola, Robert Hébras a pris la parole pour dire que du Ciel sa maman et ses deux sœurs, mortes à Oradour durant le massacre, « devaient être heureuses » de les voir ici à Lourdes rendre un si bel « hommage aux 642 d’Oradour », les 642 victimes. Ce soir du 25 juin 2018, une page de l’Histoire de Lourdes s’est écrite sous nos yeux.