« Nous sommes comme Pierre – timides, lâches et égoïstes – mais nous avons le potentiel d’être des pierres de fondation », affirme, le 16 octobre, Percival Holt, président national des jeunes du Mouvement de la jeunesse catholique indienne (ICYM) – de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (C.C.B.I.), présent au synode comme auditeur. Il affirme que les jeunes sont « créatifs : ils innovent ». Il faut, explique-t-il, leur donner davantage « d’espaces ouverts pour la construction de communautés et les expériences missionnaires » et « l’occasion de contribuer, d’explorer et d’acquérir une expertise, tout comme Jésus a envoyé ses disciples effectuer leur ministère apostolique ».
Ecologie, économie, réseaux sociaux, comptaient parmi les sujets abordés par les Pères synodaux, qui se penchaient sur la troisième partie de l’Instrumentum laboris, les 17 et 18 octobre derniers.
La religieuse salésienne Alessandra Smerilli, auditrice, a souhaité devant les évêques « une Eglise prophétique en économie et en écologie ». Elle a recommandé notamment, à échelle individuelle, de veiller à ce que tous les financements aillent à des entreprises qui encouragent le développement durable. « Les jeunes nous remercieront », a-t-elle assuré.
Le métropolite orthodoxe russe Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, est intervenu le 18 octobre : « Je suis impressionné par la façon dont l’Église catholique a pris à cœur les nouvelles générations et discute de ce qu’il faut faire avec les jeunes, comment leur apporter le Christ et, surtout, comment ne pas perdre cette génération. », décrivant ainsi « l’atmosphère positive » de ce synode. Il a souligné « que le thème de la jeunesse, de sa foi en Christ et de son appel au ministère de l’Église est l’une des questions les plus pressantes pour toutes les confessions chrétiennes ». Le métropolite Hilarion a ajouté qu’« à l’époque moderne, lorsque différentes forces luttent pour les jeunes, la mission de l’Église est d’enseigner aux jeunes générations à distinguer le bien du mal, la vérité du mensonge, le discernement des choses transitoires et superficielles. » Le président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a appelé « au développement de la coopération entre catholiques et orthodoxes ».
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, le 22 octobre, de jeunes Irakiens remercient le pape François pour ses encouragements. Les remerciements sont enregistrés en italien, en français et en anglais avec la participation de plusieurs jeunes filles et jeunes gens ainsi que de prêtres et de Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, qui s’est engagé à prier pour le pape et a assuré de leur unité avec toute l’Église. Les jeunes ont invité le pape en Irak et lui ont dit : « À bientôt ! ». Cette vidéo est une réponse à celle du pape François filmée lors d’une rencontre, le 13 octobre dernier, avec Safa Al-Abbia, 26 ans, membre de l’Église chaldéenne et auditeur au Synode sur les jeunes. Au cours de cette rencontre, le pape a adressé un message spécial aux jeunes Irakiens que Safa a diffusé une fois de retour dans son pays. Le Saint-Père y confie qu’il porte dans son cœur les jeunes de l’Irak et qu’il est conscient de leurs souffrances. Il encourage les jeunes à garder confiance dans l’avenir et à se confier au Seigneur. Le pape François les assure de ses prières et leur donne sa bénédiction.
Le lundi 22 octobre, journée de repos pour les participants au Synode, l’habituel point presse a cependant eu lieu. La jeune Henriette Camara, auditrice guinéenne représentant les Scouts du monde au Synode, a témoigné avoir été accueillie « comme si j’étais chez moi ». Les jeunes participants au Synode ont « tissé une fraternité », a-t-elle affirmé, en ajoutant : « Nous avons dit ce que nous ressentons au fond de nous… on espère que ce sera pris en compte. »
Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France en Martinique, a constaté qu’il y avait dans l’Eglise catholique « une belle jeunesse » qui a envie de bâtir la « civilisation de l’amour » : « L’Eglise a de très belles choses à donner… et j’ai une grande confiance dans cette jeunesse », a-t-il confié.
Pour Mgr Paolo Bizzeti, vicaire apostolique d’Anatolie (Turquie), « nous avons créé un monde où les jeunes ont du mal à vivre… où ils ont l’impression de ne pas avoir de place… nous devons leur demander pardon ». « Au cours du Synode, a-t-il assuré, les Pères ont « touché du doigt des problématiques très diverses » et ont été « mis au contact de l’humanité » notamment grâce aux interventions « concrètes » des jeunes.
Mgr Frank J. Caggiano, évêque de Bridgeport aux Etats-Unis, a affirmé que les jeunes « sont totalement impliqués pour être protagonistes de la mission de l’Eglise », ils sont l’Eglise « au présent », a-t-il insisté. « Le continent numérique doit devenir un territoire de mission et les jeunes en sont les experts. Les jeunes sont les mieux équipés pour évangéliser les jeunes », a-t-il encore souligné.
Le salésien Ángel Fernández Artime a assuré de son côté que ce Synode ne parlait pas de certains jeunes, d’une « élite de jeunes », mais de « tous les jeunes ». Il a regretté le « manque de maternité et de paternité » actuels, réalité à laquelle l’Eglise doit donner une réponse.
« L’avenir de l’Église est de cheminer ensemble. L’écoute mutuelle est la richesse de ce Synode », rappelle le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne (Autriche), dans un message aux jeunes du Synode.