Chers frères et sœurs, chers amis,
Je suis heureux de pouvoir vous adresser quelques mots à l’issue de cette célébration liturgique qui nous a permis de prier ensemble, de rendre grâce ensemble et de porter dans notre commune prière tous ceux qui viennent et travaillent au sanctuaire.
Je suis heureux de vivre cette célébration dans le cadre des messes célébrées chaque jour au sanctuaire où des pèlerins venus d’un peu partout, pour une journée ou pour une durée plus longue, se retrouvent pour célébrer le Christ mort et ressuscité. C’est là que mon ministère prend sa source.
Si j’ai désiré que le lavement des pieds soit un signe fort au début de cette messe, c’est parce que je crois fortement qu’il n’est d’exercice de l’autorité que comme un service. Le Christ n’a jamais été autant Seigneur et maître qu’en se mettant aux pieds de ses disciples pour accomplir le geste réservé alors aux plus humbles des serviteurs. Et il nous invite à faire de même : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi comme j’ai fait pour vous. »
Ce service, nous le vivons dans l’accueil des pèlerins qui est notre mission commune, salariés, bénévoles, prêtres, laïcs, dans le sanctuaire, à l’Hospitalité, à la Cité Saint-Pierre et dans tant de lieux qui sont en lien avec nous. Les pèlerins sont notre raison d’être, et parmi eux tout spécialement les plus petits et les plus humbles, les malades et les personnes atteintes d’un handicap et les plus cabossés par la vie. Tous les pèlerinages que nous accueillons manifestent cet accueil qui est un véritable signe pour notre temps. Là est la première mission de l’Eglise en incarnant la charité du Christ dans des gestes concrets, en proposant l’Evangile du Christ qui se lit dans ce sanctuaire à cœur ouvert, en consolant par les sacrements qui sont célébrés jour après jour. Puissions-nous vraiment avoir à cœur de toujours penser au pèlerin. Même si nous ne sommes pas directement en contact avec lui, il est là. Nous ne travaillons pas hors sol, dans n’importe quelle structure, mais dans ce sanctuaire animé par l’esprit de Lourdes, tout éclairé par le sourire de Marie. Je remercie du fond du cœur les salariés et bénévoles de l’Hospitalité et du sanctuaire qui ont tenu à être présents à cette messe. Leur présence me touche infiniment et me stimule, me donnant la grâce d’être prêtre pour un peuple.
Ce service, nous avons et nous pouvons le vivre entre nous, dans ce désir commun de travailler ensemble, de vivre en communion les uns avec les autres, dans une vraie bienveillance. Je souhaite être serviteur de notre communion, parce qu’elle est au cœur de la vie de l’Eglise, parce que sans elle, rien de beau et de grand ne peut aboutir. Ce service mutuel est une invitation et un appel. Ne le laissons jamais reposer ni s’éteindre.
Voilà trois semaines que je suis parmi vous, dans cette terre de Bigorre. J’ai été heureux hier de pouvoir concélébrer la messe lors du pèlerinage de ce diocèse qui est dorénavant un peu le mien. Je veux dire aux prêtres de Tarbes et Lourdes combien je souhaite découvrir grâce à eux la richesse de l’histoire de cette Eglise, combien je souhaite porter avec eux et tous les laïcs qui s’y consacrent, la mission d’annoncer l’Evangile dans cette terre. Notre sanctuaire n’est pas hors sol mais il est implanté dans cette terre et il rayonne bien au-delà de cette ville, en France et dans le monde entier. Il n’est pas une forteresse fermée sur elle-même mais un lieu où chacun est accueilli tel qu’il est, où le dialogue avec tous est la règle.
Je redis avec respect et amitié aux représentants de la ville que j’ai eu l’occasion de rencontrer mon désir de travailler en commun. Je veux une nouvelle fois saluer les commerçants proches du sanctuaire que j’ai eu la grande joie de pouvoir rencontrer ces dernières semaines. Je salue également les hôteliers qui concourent à la réussite des pèlerinages ; je suis sûr que nous aurons l’occasion d’établir des liens de confiance et d’amitié. Avec les uns et les autres, je souhaite que nous puissions avoir des échanges fructueux et riches, dans un a priori de bienveillance auquel je suis très attaché. Au-delà de nos éventuelles divergences, puissions-nous ne jamais oublier ce qui nous unit : le service du pèlerin.
Je suis très heureux d’être entouré aujourd’hui par mes frères chapelains. Je porte dorénavant cette croix des chapelains de Lourdes. C’est un signe magnifique que je souhaite que nous puissions porter dans des modalités que nous verrons ensemble. Merci pour votre accueil bienveillant. Comme je vous l’ai déjà dit, je me sens bien au milieu de vous, au cœur de cette communauté de communautés où la richesse ne tient pas à nos différences mais une fois encore à la communion qui permet de les assumer. Notre mission est magnifique et je suis témoin de l’ardeur avec laquelle nous la portons. Je prie pour que chacun y trouve sa joie. Je compte aussi sur votre prière. Je n’oublie pas le Père CABES dans ma prière. Il aime tant ce sanctuaire. Il aime tant Marie. Après ces années de beau service comme recteur, je lui souhaite de trouver beaucoup de joie et de paix dans le nouveau ministère qui lui sera confié.
Merci à Mgr HÉROUARD pour sa confiance et sa fraternelle amitié que les années ne font que renforcer. Il sait combien c’est une joie de pouvoir travailler l’un avec l’autre pour le rayonnement de Lourdes. J’ai une pensée amicale et fraternelle ce matin pour Mgr BROUWET et ses prédécesseurs qui ont eu à cœur de permettre au sanctuaire de relever les défis qui se présentaient.
Mes amis, depuis que je découvre davantage de l’intérieur ce qui se vit à Lourdes, je suis intimement persuadé qu’il y a là une source d’espérance incroyable pour notre temps. Lourdes est prophétique. Lourdes est un signe humble et éclatant. Parce que Lourdes prend sa source dans la rencontre de Marie avec Bernadette qui n’est autre qu’une illustration de la rencontre de Dieu avec l’humanité. Je suis reconnaissant à ceux qui ont bien voulu me confier d’animer ce qui se vit dans le sanctuaire et d’en porter la responsabilité. Je le ferai avec tous ceux qui le souhaiteront et je me confie humblement mais avec force à votre prière.
Mgr Olivier Ribadeau Dumas,
Recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes