L’émouvante interprétation du Last Post à Lourdes
A Lourdes, au cours de la procession mariale aux flambeaux du 17 juillet 2018, quatre couronnes de coquelicots, emblématiques d’Ypres (Belgique), point crucial sur le front de la guerre 14-18 et depuis lors devenue Ville de la Paix, ont été portées solennellement avant d’être déposées à la Grotte, près de la source. Juste avant le dépôt, le trompettiste du Sanctuaire, Alain Chérel, a interprété le Last Post. Un instant inoubliable d’une étonnante beauté et d’une incroyable force : le Ciel peuplé des disparus semblait toucher la Terre. Le Last Post se joue au clairon, tous les jours (ou presque) à 20h, depuis 1928, à la Porte de Menin, dans la ville d’Ypres, pour commémorer les 54 896 soldats et officiers du Commonwealth disparus dans la région pendant la guerre 14-18.
En Belgique, c’est l’après-midi du 22 avril 1915, que les soldats belges et français, cachés dans leurs tranchées, au nord d’Ypres, ont vu apparaître un étrange nuage au dessus des lignes allemandes. Il avait une coloration jaunâtre, et était poussé par le vent. Les Allemands venaient d’ouvrir simultanément 6000 bonbonnes contenant un gaz au chlore, mortel à haute dose. 180 000 litres de gaz ont été lâchés dans l’atmosphère. Les soldats français seront les premiers touchés. Il s’agissait de tirailleurs algériens et de réservistes bretons. Ils seront des centaines à mourir étouffés. Ceux qui tenteront de s’enfuir seront à leur tour rejoint par le nuage et succomberont dans les mêmes conditions.